"À force d’être obsédée par le cubisme, j’ai fini par dessiner des ronds. Pour moi, le cube était à l’origine de tout. Le dessin se construit avec des cubes et des triangulations. Les cubistes ont tout compris, les primitivistes ont tout inventé. Arbre, vache, oiseaux, fenêtres, terre, soleil, tout est cube, il est le seul à permettre de construire. Construire à tout prix.

Puis, l’inspiration, la plus forte, la première, dominante, évidente ; l’Amour. Celui que j’ai en moi parce que ma mère l’y a mis. Alors, je dessine des étreintes maternelles, les courbes de leur ventre, de leurs bras qui enlacent, l’alcôve protectrice qu’elles sont, qu’elles créent, qu’elles forment. La naissance, l’origine, la vie est contenue dans un œuf, une coquille. On préserve la vie grâce au refuge doux, arrondi, grâce au convexe du corps. Avant la construction, il y a l’existence. Être avant de faire. Le rond avant le carré."

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Mes interrogations tournent autour de la valeur réelle des choses. Celles qu'on leur accorde par le prix, l'estime ou les sentiments. Les arts appliqués et les Beaux-Arts ne peuvent, à mes yeux, se séparer car ils s'enrichissent l'un l'autre. Les Beaux-Arts ont besoin d’être chamboulés, percutés par la réalité et le quotidien ; cela les rend toujours plus passionnants, toujours en mouvement. Et les arts appliqués, en étant proches des Beaux-Arts, invitent la Beauté, l’esthétisme dans notre quotidien et lui confèrent alors une part d’éternité.